Facteurs culturels

Des changements de vie peuvent aussi être induits par des facteurs culturels comme la langue, les croyances, les rôles familiaux, les rôles liés au genre et la dynamique familiale (Smart, 2009; Smart et Smart, 19916). De plus, la vision du monde et les expériences quotidiennes peuvent influer sur la qualité de vie d’une personne (Meares, 19977); or, l’un des objectifs de la justice réparatrice est d’améliorer la qualité de vie. 
Culture: tout ce qui dans une société donnée concerne les croyances, les modes de vie, l’art, etc., ou les façons de voir, de se comporter, de travailler
De l’aveu général, l’une des définitions simplistes de la qualité de vie, pour quiconque doit composer avec des facteurs de stress comme l’incarcération ou un handicap physique, est la satisfaction dans diverses sphères de la vie (Bishop et coll., 20028). Frain et coll. (2008, 9) donnent une définition plus précise de la qualité de vie : « [traduction] les perceptions qu’ont les personnes de leur place dans la vie dans le contexte des systèmes culturels et des valeurs dans lesquels elles sont insérées et par rapport à leurs buts, à leurs attentes, à leurs normes et à leurs préoccupations » (p. 17).
Les Autochtones du Canada ont des pratiques culturelles très diversifiées. Chacune des nombreuses tribus a ses propres formes d’art, de musique, de tenues vestimentaires, de langues et de mythologies. À maints égards, ces caractères distinctifs servent à déterminer qui appartient à une culture en particulier, qui en sont les membres. Les pratiques culturelles des nations de la côte ouest sont différentes de celles des tribus des plaines, des nations de la côte est, des Inuits et des Métis. Il existe d’autres distinctions au sein des groupes eux-mêmes.
La connaissance de sa culture et des pratiques culturelles de son peuple renforce le sentiment d’appartenance ou de filiation, même pour les membres de la minorité. Les Autochtones sont nombreux à afficher leur appartenance culturelle dans des pratiques traditionnelles, mais tout de même contemporaines. Pensons seulement aux magnifiques atours portés par les danseurs dans les pow-wow.

Cependant, le vide laissé par l’absence de filiation culturelle est souvent rempli par l’identification à d’autres cultures. C’est là que s’infiltrent les gangs de rue autochtones pour recruter de nouveaux membres et leur faire miroiter une nouvelle culture, souvent subversive.

Depuis des lustres, les Aînés autochtones, défenseurs de la tradition, imputent la désaffection des jeunes de leurs communautés au fait « qu’ils ne comprennent pas leur culture ».

L’une des tâches cruciales des conseillers parajudiciaires autochtones est de faire comprendre aux tribunaux l’importance de la filiation culturelle dans les cas où le délinquant pratique activement sa culture. Bien qu’il soit plus difficile à cerner, ce volet des principes de l’arrêt Gladue n’en reste pas moins fort déterminant.